samedi 10 août 2013

Des orientations envisageables pour un véritable développement culturel au Sénégal.

CONTRIBUTION



Des présidents qui se sont succédé à la tête de l’Etat sénégalais, seul Senghor semble avoir véritablement mis en place une politique de développement culturel. Celle-ci reposait sur le diptyque « enracinement » (dans les valeurs traditionnelles ancestrales)  et « ouverture » (au dialogue fécond du monde). Senghor considérait la culture comme la source qui doit inspirer individuellement et collectivement la pensée et l’action des sénégalais. Il avait mis en œuvre des stratégies qui s’articulaient autour de la diplomatie culturelle (la culture, pilier central de notre diplomatie), la création d’institutions (Ministère de la Culture en 1966, etc.), la formation des ressources humaines, la construction d’édifices culturels (musée dynamique, théâtre Sorano, …), du « mécénat d’Etat » (patrimoine privé artistique de l’Etat), de la décoration des bâtiments publics (loi du 1%), de l’aide aux artistes (Fonds d’aide aux artistes et au développement de la culture, etc.).

                                                                                             
Après Senghor, les effets des crises économiques des années 80 ou de « guerre idéologique » (Désenghorisation) auraient amené son successeur, le président Diouf à déclasser la culture des priorités de l’Etat. C’est à partir de cette période que les initiatives privées sont encouragées ; la coopération culturelle décentralisée également. Quand après dix ans de règne de Diouf, Wade arrivait au pouvoir au soir du 19 mars 2000, le Sénégal allait renouer avec la politique interventionniste de l’Etat. Elle était basée sur la construction d’édifices culturels de prestige dans le cadre des Grands projets culturels du Chef de l’Etat. A ce niveau, Wade semblait un peu proche de Senghor sauf que ces grands projets souffraient d’un défaut de conception, conceptualisation et planification.

Aujourd’hui, nous en sommes encore à nous poser la question à savoir si la culture a sa véritable place dans la politique de développement national. Le chemin du véritable  développement ou « Yoonu Yookuté » que l’actuel président Macky Sall a proposé aux sénégalais, reste muet à ce sujet. Et les propos recueillis auprès de son Premier Ministre, lors de sa déclaration de politique générale, laissent croire qu’en lieu et place d’une vision, il n’a que des « intentions » pour le moment.

De la nécessaire vision en matière de politique de développement culturel !

D’« efficience et d’efficacité », nous en attendons beaucoup pour l’essor du secteur culturel. Depuis 1981, début de la fin de l’ère senghorienne, ce secteur souffre d’un manque de vision de la part des pouvoirs qui se sont relayés à la tête de l’Etat.

Les problèmes de crise internationale (détérioration des termes de l’échange, inflation) et nationale (rupture des équilibres macroéconomiques) avaient contraint le régime de Diouf à adopter une politique d’austérité basée sur des programmes d’ajustement ayant déclassé la culture de ses priorités. Longtemps et jusqu’ici citées pour expliquer nos contre-performances, il faut reconnaître que les difficultés économiques ne sont pas des particularités sénégalaises. Elles ne sont pas opposables à des pays comme le Burkina, le Ghana et le Mali.

Sur le plan culturel, ces pays sont en train de réaliser de grandes performances en matière de tourisme culturel, de production cinématographique (surtout avec la vidéo quoique décriée par les nostalgiques des films béta), de production de statistiques culturelles, d’organisation d’événements culturels, de présence sur la scène artistique mondiale …

A un moment donné de leur histoire, ces pays ont fait preuve de réalisme dans la définition et l’orientation de leurs politiques culturelles nationales. En plus d’être fondée sur une vision globale du développement, ils les ont inscrites dans le temps et dans l’espace avec les ressources humaines, financières et matérielles conséquentes.

Ils ont compris qu’il est devenu illusoire de penser le développement d’un pays par simple transposition de politiques et sans que celles-ci ne prennent en compte l’histoire et les valeurs propres à ce pays. Qu’il n’existe pas de modèle standard de développement, pouvant être appliqué partout. Que les réformes conduites dans un tel cadre doivent s’intégrer mélodieusement par leurs modalités concrètes dans le contexte politique, social, économique et culturel dudit pays.

Au-delà des ouvertures possibles, les politiques que notre pays entreprend doivent être absolument jalouses de notre passé, de nos valeurs et de nos réalités socioculturelles traditionnelles… pour leur ancrage.

De la réponse au désert culturel galopant !

Depuis les indépendances, la plupart des infrastructures et initiatives culturelles sont concentrées dans la région de Dakar. Cette situation a créé un déséquilibre notoire entre la capitale et le reste du pays. Pourtant sous le Président Senghor, Dakar ne devait être que la première étape d’un vaste programme de création d’institutions culturelles qui devaient avoir leurs appendices dans les régions et les départements.

Ecole nationale des Arts, Théâtre national Sorano, Galerie nationale, Grand théâtre national, Maison de la Culture, Monument de la renaissance africaine, Place du souvenir africain, « parc culturel : Musée des civilisations noires, Maison de la musique »,… Biennale de Dakar, Rencontres cinématographiques de Dakar, journées nationales ; autant d’infrastructures et de manifestations culturelles nationales qui sont toutes localisées à Dakar. Les seuls édifices des régions de l’intérieur sont constitués des centres culturels mal équipés, souffrant de personnel, de moyens financiers et d’espaces d’animation adaptés.

Ce déséquilibre a été également accentué par la faible implication des collectivités locales dans l’effort d’investissement culturel mais aussi de promotion culturelle.  

Entre autres défis du secteur, l’application de la loi 96-07 du 22 mars 1996, portant transfert des compétences culturelles aux collectivités locales. Instituée pour rendre accessible la culture aux populations, cette disposition n’est pas encore une réalité dans les collectivités locales. Idem pour les conclusions des assises nationales de la décentralisation tenue en novembre 2007. Celles-ci devaient instaurer une concertation véritable entre les principaux acteurs de la décentralisation (Etat, collectivités, populations et partenaires). Leur mise en œuvre aurait sans doute permis aux collectivités d’aller vers la résolution des difficultés liées à : l’autonomie financière, la modestie des instruments de soutien financier, la qualité des ressources humaines, l’absence d’un véritable projet d’aménagement culturel du territoire, la responsabilisation-participation des populations, l’absence de contractualisation avec le Ministère de la Culture et le défaut d’articulation dans les interventions des collectivités, les institutions d’appui au développement avec les orientations du Ministère de la Culture.

Ce sont de sérieux défis qu’il fallait relever avant la réforme « Acte 3 de la décentralisation ». Elle souffre d’être élaborée et conçue à l’insu des populations au profit de qui elle est entreprise. Le principe fondamental lié à la participation-responsabilisation des populations n’a pas été respecté. Au-delà des emprunts possibles (bizarre coïncidence avec le démarrage de l’acte 3 de la décentralisation en France), cette réforme ne doit pas s’éloigne pas du passé, de l’histoire et des réalités socioculturelles de nos terroirs. 

Le développement local ne doit pas se concevoir en dehors des populations. L’Etat comme les élus locaux ne doivent pas évoluer à la périphérie des attentes et préoccupations de celles-ci ; « ils doivent avoir une position de serviteur et non de dirigeant » comme disait SEBAHARA Pamphile dans « Acteurs et enjeux de la décentralisation et du développement local, expériences d’une commune du Burkina Faso » dans une étude du Centre européen de gestion des politiques de développement.

Du respect de la diversité de nos composantes et expressions culturelles !

Si nous concevons la diversité culturelle comme la constatation et la reconnaissance de l’existence de différentes cultures nécessaires, nous pourrons aisément comprendre qu’il soit impératif de la sauvegarder et de la promouvoir. Cette action vise à consacrer les conventions (2001/2005) sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Ces instruments juridiques internationaux orientent les politiques nationales vers la reconnaissance et la valorisation des savoirs traditionnels, les systèmes de connaissance de nos populations.
C’est pourquoi nous trouvons intéressant, le programme de promotion de la diversité culturelle, entrepris par le Ministère de la Culture depuis mars 2013. Quand bien même déroulé dans un contexte socioprofessionnel (renvois d’agents contractuels, salaires des animateurs culturels contractuels impayés, etc.) et des conditions organisationnelles difficiles, il contribuerait au développement culturel local.

S’inscrivant dans ce qui est appelée par le Chef de l’Etat « actions de territorialisation des politiques publiques », ce programme revêt une importance particulière à cause de valeurs dont il est porteur. Par l’identification, la sélection, l’exhumation et la diffusion des expressions et produits culturels des terroirs, il contribue au renforcement de la cohésion sociale locale voire nationale. Par la connaissance, la reconnaissance, l’acceptation et la prise en charge de la diversité de nos composantes et de nos expressions culturelles, il participe à la valorisation et à la sauvegarde des identités culturelles auxquelles notre peuple doit s’identifier.

Ainsi, en le structurant et en mettant les collectivités locales au cœur du processus de réalisation, le Ministère de la culture contribuerait à sortir une bonne partie des régions du Sénégal dans ce que le Professeur Omar NDAO qualifie de « désert culturel » ; conséquence de l’absence véritable de politiques d’aménagement culturel du territoire et de décentralisation de l’action culturelle.

A travers les résultats issus de ce programme promotion de la diversité culturelle, le Ministère de la Culture pourrait, en collaboration avec les collectivités locales, envisager l’expérimentation du concept de « Villes créatives », lancé par l’UNESCO.
L’idée serait d’accompagner les régions ou les villes à baser leur stratégie de développement sur une ou des  identités culturelles fortes pouvant leur permettre de promouvoir une économie locale. La sortie des masques Bassaris de Kédougou ; la chasse rituelle de Diobaye à Fatick ; la danse des masques du village de Ounck à Ziguinchor et des masques sogon de médina bambara à Tambacounda ; les rituelles ludiques ou poétiques léboues (régates, tuur, pambal, …) sont, entre autres, autant d’expressions ou produits culturels qui pourraient alimenter cet esprit.

De l’apologie de l’économie de la culture !

Pendant longtemps, la culture a été présentée comme un secteur improductif, un domaine sans intérêt pour l’économie. Cette conception réduite de l’économie de la culture a été portée, au 19ème siècle, par des économistes comme Jeremy Bentham, John Stuart Mill. Ils reconnaissaient aux arts le mérite d’éviter l’oisiveté et de fournir aux puissants une autre préoccupation que la guerre. Selon eux, la culture n’avait de valeur qu’à la mesure du plaisir qu’elle donne.
D’autres comme Keynes et William Jeavons (artiste et esthète en plus) pensaient le contraire. Ils voyaient dans la culture (les arts) la possibilité d’enrichir la vie d’une partie ou de l’ensemble de la population. Ils avaient raison car, aujourd’hui, il est démontré que la culture possède une dimension économique propre et un caractère de productivité qui reposent sur les industries culturelles. On parle de l’industrie de la musique, du cinéma et de l’audiovisuel, de l’édition imprimée (livre et multimédia).
Aujourd’hui, il n’est plus question d’appréhender la culture comme une simple expression. Au-delà des aspects affectifs, elle se conçoit comme ayant une valeur ajoutée sur l’économie des pays. Le professeur Sidy Seck, Conseiller aux affaires culturelles, actuel Directeur général des Manufactures des arts décoratifs de Thiès disait, à travers un échange, que : « s'il est vrai qu'on danse pour une finalité jouissive, on danse également pour se réaliser, se développer économiquement ».
A ce niveau, nous pensons que le rôle de nos centres culturels par exemple, ne devrait plus se limiter à défouler ou promouvoir un groupe en leur faisant surmonter leurs inhibitions. Plus que des lieux d’interactions sociales, de création artistique, de sauvegarde d’artefacts, de répétitions, de prestations culturelles, artistiques et littéraires, d’expositions, les centres doivent aider, amener les groupes à sortir des routines, des reflexes de survie et des stratégies alimentaires à courte vue pour aller vers des projets structurants et créateurs d’emplois.
L’actuel premier ministre Abdoul MBAYE disait, lors de sa déclaration de politique générale « l’intention » de son gouvernement de « … faire de la culture, à la fois, un vecteur pour le rayonnement de nos valeurs ainsi qu’un levier pour la croissance et la promotion économique et sociale…, consentir davantage d’investissements structurants et accompagner les initiatives du secteur privé,  … la mise en place de mécanismes pour faciliter l’accès aux crédits des porteurs de projets culturels… ». 
Accompagner le gouvernement à traduire ses « intentions » en actes dicte la révision et le toilettage des missions traditionnelles dévolues aux services et directions, chargé de l’administration culturelle. Ces actions s’imposent comme une condition devant conduire les agents de conception (conseillers aux affaires culturelles) et d’exécution (animateurs culturels et techniciens) vers un changement de méthodes et d’attitudes. Nous concevons ce changement comme une condition du changement attendu chez les créateurs, acteurs culturels, partenaires, etc.
Nous le concevons également comme devant passer par l’intégration d’agents d’autres corps de métiers (spécialistes en communication-marketing, gestionnaires, sociologues, juristes, anthropologues, staticiens, …) pour un meilleur profilage desdites méthodes et attitudes qui s’articulent autour de critères gazes d’excellence : la conceptualisation, la projection, la planification et l’opérationnalisation.   
C’est un pari qu’il faudra nécessairement gagné, un défi à relever pour convaincre les pouvoirs publics et les partenaires devant l’impérieuse nécessité de créer un environnement propice à la promotion et au développement durable des industries culturelles et de toutes créations d’œuvres d’art.

Le défi, c’est d’amener les actuels dirigeants à faire preuve de réelle volonté politique en matière de culture en lieu et place des « intentions ». Ainsi, la Culture pourra enfin retrouver sa place dans les politiques de développement national.

De l’efficience et du sérieux dans la gestion de nos institutions !

Entre 2000 et 2012, le Ministère de la culture a été en proie à des bouleversements sans commune mesure. En douze ans, le Sénégal a connu douze ministres de la culture ; soit une moyenne d’un ministre par an. Cette situation a malheureusement mis le Ministère de la Culture dans un état de désordre déplorable. Par des jeux d’intérêt et d’alliance perfides, cette période a été mise à profit par certains de ses agents pour exposer d’autres, aux compétences avérées, à des situations d’hibernation jusqu’à présent entretenues.

Si le Ministère doit trembler à chaque fois que les intérêts de politiques ou d’activistes culturels sont en jeu, nous serons toujours dans une situation d’éternel recommencement tel Sisyphe avec son rocher.

Si des erreurs de casting sont toujours commises dans le choix des hommes devant présider et à la tête du département et des services, directions ou sociétés culturelles, il est évident que l’on ne saurait guère s’attendre à la stabilité qui sied pour le développement du secteur.

Si, en lieu et place de la compétence et du mérite, c’est le parrainage ou le favoritisme qui est érigé en règle, l’on ne devrait guère s’inquiéter de l’immobilisme dans lequel certaines de nos structures sont aujourd’hui. La problématique qui nous paraît émerger, ici, est la recherche de la loyauté, de la compétence-performance comme alternatives au « groupe de complot » qui, dans un jeu de paranoïa, perçoit les autres comme une menace potentielle pour ses vils acquis ou privilèges.

Dans un article du journal en ligne « Le populaire », paru le vendredi 30 Mars 2012, l’artiste rappeur Duggy Tee, comme dans un cri de désespoir, interpellait le Chef de l’Etat en ces termes : « Monsieur le Président, je vous demande au nom de toute la culture Sénégalaise, si riche et si belle, mais pourtant agonisante par la faute de certaines personnes incompétentes et lobbys, de bien vouloir nous doter de structures… Soyez pointilleux sur le choix de nos responsables. Certaines choses ne doivent plus se répéter… Les usurpateurs qui prétendent agir au nom de la culture,…qui s’enrichissent sur nos dos, nous n'en voulons plus… il est temps de tout réorienter dans le secteur culturel et de rappeler à tous les acteurs, indépendants, privés et surtout fonctionnaires de l'Etat, leurs obligations et leurs droits… ».
Des ruptures nécessaires !

Le secteur culturel a besoin d’un sérieux travail de réhabilitation qui passe par certaines ruptures nécessaires. Ruptures avec les « tendances folklorisantes », entretenue par le politique lors des meetings ; par une certaine catégorie d’animateurs de télévisions et radios qui n’ont aucune notion de la critique culturelle ; par les artistes qui n’ont ni démarche artistique ni plan de carrière et pour qui, le talent seul suffit ; la pauvreté des contenus programmatiques de la plupart de nos médias ; le culte du dévergondage sexuel véhiculé dans les clips, soirées et autres événements dits culturels sous « l’œil impuissant, coupable ou non averti » des commissions nationale de régulation de l’audiovisuel et de censure.

Le caractère public d’une fonction dicte la rupture avec les postures entretenant la reproduction de modèles de gestion patrimoniale. Il invite au partage dans la gestion de dossiers impliquant des structures aux missions à la fois séparées et liées ; d’où la fin des « chasses gardées » et le cumul immoral de fonctions publiques. Il appelle la définition de plan de carrières mais surtout le respect des conditions sociales des travailleurs. Imaginez un seul instant qu’à la fin du mois qu’on dise aux fonctionnaires : il n’y a pas de salaires !

Si le salaire du contractuel peut attendre et non celui du fonctionnaire, c’est parce qu’il y’a problème. Nous devons rompre avec cette pratique qui consiste à se réfugier derrière les histoires sournoisement orchestrées de « problèmes d’engagement », de « ruptures ou fin de budget », de « problèmes de liquidités », de « longues procédures » pour expliquer les problèmes de salaires des contractuels. Qu’en-est-il des principes de prévision/planification. Quand, pour des plaisirs secondaires, un Ministre ou sa cour veulent, le ciel et la terre (les directions et les services) sont remués et, des solutions sont vite trouvées. Pourquoi ne devrait-on pas en faire autant ou peu pour des agents (animateurs culturels contractuels et autres) dont la dignité et la loyauté n’ont pas été entamées par des fins de mois sans salaire. A supposé que le principe de la continuité de l’administration ne soit plus de mise, que les sus nommés ne soient pas en règle (ce qui est complètement fallacieux),  le plus petit brin d’humanisme aurait dicté de l’autorité mais aussi des directeurs et chefs de services le règlement de cette malheureuse situation. Le seul critère qui caractérise l’homme de culture c’est son l’humanisme.

Des ruptures sont aussi attendues chez les agents. Ils sont à la fois « obstacles » pour leurs peurs, dérives, incapacités inavouées, ambitions démesurées et « moteurs » par leur imagination, créativité-réactivité, recherche de synergie constructive et compétences. A eux de réduire ce qui est obstacles ou s’en affranchir et développer et valoriser ce qui est ressource comme disait Philipe De Leener (Le changement personnel condition du changement social et politique, 1999).

Rupture avec les pratiques qui amènent à penser sa sécurité intérieure par le contrôle de l’autre, la calomnie, la concussion et la compromission. Certains croient que, bâtir leur sécurité n’est possible que par la dévalorisation ou la disqualification des autres pour de vaniteuses solitudes, matérielles et commercialisables. Par des positions structurées et responsables la personne doit servir des principes, des invariants. C’est à ce niveau que se trouve le jeu plein et loyal de sa mission.
Au-delà des missions génériques dévolues à nos structures, il faut, sur la base de cahiers de charge, exiger d’elles des résultats afin de réduire le laxisme mais aussi de rationaliser et de justifier l’utilisation des ressources qui leurs sont affectées.
La formation ou le recyclage (non pas celui qui consiste malheureusement à vouloir faire des animateurs culturels des gestionnaires ou comptables matières) des agents constitue une problématique. Le secteur culturel est caractérisé par son dynamisme et celui de ses acteurs. Beaucoup d’enjeux s’attachent à son essor : économie de la culture, décentralisation de l’action culturelle, lutte contre la pauvreté, territorialisation des politiques, villes créatives, génie des territoires, etc. Ceux-ci dictent l’établissement d’une politique d’éducation, de formation et de mise à niveau permanente au sein de nos institutions.
La formation autorise l’atteinte de profils de compétences générateurs de performances. Elle doit être un objet de conquête pour nous libérer de la médiocrité, de l’immobilisme et des conjonctures perfidement orchestrées. Elle doit être systématisée et les moyens y attenants, mobilisés pour que les réponses, attendues du Ministère de la Culture soient adaptées au défi des grands changements.
Une pensée pieuse pour Mouhamadou TOP.                                                                          Que la terre de Pikine lui soit légère !

Abdoulaye SENE
Conseiller en Management et entreprenariat culturels - 13ème promotion du Centre régional d’Action culturelle (CRAC) de Lomé - Togo.
Email : satysene@yahoo.fr


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